Qu’en Pensez Vous ?

QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Par PANDI KAMBULU
RDC
Univers entier en émoi, Jamais le Créateur Dieu Tout-Puissant n’a été aussi embarrassé dans sa Sainteté et sa Grandeur par la délicatesse de statuer sur une problématique remettant en cause l’ordre de la création et par l’identité des protagonistes.
Les juges de Karma faisant office de protocole ont introduit auprès de sa Sainteté et sa Grandeur une délégation bien représentative d’autres règnes, conduite par le « Lièvre » membre du règne animal. L’objet de l’audience consiste à introduire une requête en déchéance de l’HOMME et son remplacement dans la gouvernance des affaires de la planète. Pour ce motif, un argumentaire bien documenté lui est exposé.
Se tenant entre l’équerre et le compas, en ce qu’une telle requête concerne et touche à la survie de la planète et à l’ordre naturel établi ; en Grand Sage, Dieu déclara la recevabilité de la requête sur la pertinence et la justesse de la démarche. Cependant, il renvoya sa sentence après une plaidoirie en règle à présenter de manière contradictoire par le représentant de l’HOMME et celui des êtres ayant en soi un souffle de vie.
Fort de son intelligence et des acquis de son pouvoir de mémoire, l’HOMME prit la parole en premier dans les termes suivants. Seigneur, L’homme est l’unique créature faite à votre image et selon votre ressemblance, en vertu de votre décret dans le livre de Genèse, chapitre premier, verset 26. Tous les actes posés par l’HOMME, jugés bons ou mauvais, selon l’entendement de ses assujettis, tirent leur légitimité de votre volonté et de votre amour spécial envers lui. Ces actes ne peuvent souffrir d’aucune mise en cause ou de révisionnisme sans porter atteinte à votre très haute intelligence.
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La requête des êtres ayant en soi un souffle de vie présentant l’HOMME comme une créature indigne de gouverner la planète est un scandale, un acte de lèse-majesté, et de rébellion à votre autorité par ces êtres d’accompagnement, privés de capacités de réflexion et de vivre en dehors de leur espèce. L’existence de ces êtres n’est justifiable que par leur utilité à ma grandeur et à mon bonheur. En nous bénissant, au terme du livre de Genèse, chapitre premier, versets 28 et 29, vous avez dit « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mère, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur terre ; je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence, ce sera votre nourriture ».
Seigneur, la requête des êtres ayant en soi un souffle de vie est non fondée. Vous avez installé l’HOMME dans le rôle d’assujettir et de dominer. C’est ce que son espèce accomplit en utilisant et en transformant les règnes de la terre pour se constituer les moyens à cette fin, dans l’exercice des capacités que lui confère le pouvoir créateur dont il tire de la ressemblance avec vous.
Après cette brillante plaidoirie, les Maitres de Karma accordèrent à son tour la parole au délégué des êtres ayant le souffle de vie ; représentés par l’animal le « Lièvre ». Prenant la parole sous des applaudissements nourris et encouragements de la majorité de l’assistance, le « Lièvre » débuta sa plaidoirie, par des mots de grande vénération envers le chef de céans, Dieu Tout-Puissant.
Il dit en substance. Seigneur, en mon nom personnel, au nom de mon espèce, et en celui d’autres règnes incapables de se mouvoir, mais tout aussi victimes des folies dévastatrices de l’HOMME, je vous demande pardon et exprime mes profonds regrets pour les désagréments infligés à la planète terre et qui l’expose à la disparition.
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Avant toute considération, nous vous prions de noter que l’HOMME entretient souvent la proximité et subit l’influence de votre fils désobéissant «SATAN». Que ses propos arrogants et aveuglés puissent recevoir votre indulgence. L’HOMME s’est montré une créature devenue déséquilibrée, anarchiste, orgueilleuse, fanatique, et faible devant les tentations du corps et de l’esprit, dans le simple but d’assouvir ses ambitions pernicieuses.
D’ailleurs, nous saluons votre ingénieuse idée de le créer en dernier, pour donner raison à Louis BONALD dans sa constatation que « L’homme nait perfectible, l’animal nait parfait ».
Sachez Seigneur que nos règnes accomplissent leur devoir fidèlement et sans le moindre excès et demeurons d’une grande loyauté envers vous depuis la création. Nous avons grande conscience de la mission que vous nous avez confiée de nourrir et de permettre l’équilibre dans la vie sur la terre. D’ailleurs, il vous souviendra que toutes les fois que nous avons solidairement subit votre colère, la cause a toujours été la désobéissance, l’égoïsme et l’irresponsabilité de l’HOMME. J’en veux pour preuves, sans abuser de votre mémoire, le bannissement d’Adam et Eve du jardin d’Eden et la malédiction qui s’en suivit, le déluge, l’Armageddon, les deux guerres mondiales et aujourd’hui, les catastrophes naturelles, l’échauffement de la planète, suite à la destruction des écosystèmes.
Vous remarquerez par contre que dans nos espèces respectives, rien qui soit opposé à l’ordre naturel n’est concevable ou entrepris. Tout acte posé individuellement ou collectivement s’inscrit dans le schéma de pérennisation de l’espèce et de l’accomplissement de la responsabilité assignée. Le respect de la hiérarchie et du droit d’ainesse est une valeur rigoureuse, la cupidité est totalement inexistante. Dans cet esprit, certains d’entre nous qui ont la mission de tuer, le font pour se procurer des énergies vitales et de préserver l’équilibre écologique ; jamais pour le plaisir ou par méchanceté. Nos rapports intimes servent à la procréation, avec un partenaire prêt pour la tâche, et sont réservés aux plus forts et vigoureux pour transmettre la pureté de l’espèce, jamais pour l’impudicité et les pulsions libidinales, parfois dans la violence contre le gré du partenaire.
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Seigneur, à plusieurs égards, l’HOMME s’est transformé en créature dangereuse pour lui-même, étant, selon Mark TWAIN « le seul capable d’infliger une douleur à ses congénères sans autre motif que le plaisir » ; de même pour toutes les espèces dans les règnes, et pour la survie de la planète.
Nous avons été mis à sa disposition non pas dans le but de servir d’instruments au service de la destruction. Que le Suprême Conseil des jurés et l’ensemble des Maitres de Karma qui vous entourent, prennent note que tout ce qui arrive de destructif à la planète est le résultat de l’instabilité comportementale de l’HOMME, due à l’égoïsme, aux ambitions fanatiques de puissance et de domination ; des facteurs qui perturbent la quiétude dans la vie de tous les règnes et empêchent l’accomplissement de leurs devoirs et la complémentarité de leurs actions pour protéger l’existence de la planète. Plaise à votre grandeur de déchoir l’homme de sa responsabilité actuelle, pour son indignité et de désigner une autre créature plus consciencieuse dont la loyauté envers vous et le respect de vos lois pourront assurer la survie de tous les règnes terrestres.
Que des applaudissements dans l’assistance. Le corps des jurés, constitué des Maitres de Karma autour de Dieu le Créateur Tout-Puissant, est resté sans parole, indécis sur une proposition de décision à lui soumettre devant la force de l’argumentaire du « Lièvre » et tenant compte de l’ordre naturel déjà établi à la création, et qui a déjà traversé les âges. Toujours Très Grand Sage, et mesurant l’enjeu, Dieu demanda à l’HOMME de l’Afrique, en sa qualité d’aîné, de donner son avis pour départager les protagonistes insolites sur une requête tout autant insolite.
S’exprimant à huit-clos devant le Suprême Conseil, l’HOMME de l’Afrique, rend d’abord hommage à la maturité et au sens de responsabilité des règnes que défend le «Lièvre», de porter l’affaire à ce haut tribunal d’équité, qui agit selon la rigueur de la loi. A son avis, le tort revient à la duplicité et à l’hypocrite des gouvernements et organisations sociales du monde, à cause de la corruption et du conflit d’intérêt qui paralysent leur capacité d’action. Ils stigmatisent les faits incriminés avec grande publicité dans les médias mais n’y mettent pas fin, au mépris du conseil de Davis Hume, qui dit que « seule l’organisation sociale permet à l’homme de survivre ».
Est-il superflu d’observer que le seigneur Dieu a doté les continents de plusieurs ressources pour alimenter et vivifier les écosystèmes, utiles au fonctionnement harmonieux et à la protection des vies sur la terre.
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Cependant, comme l’a bien relevé le « Lièvre », la recherche effrénée des richesses, sève de l’orgueil, du fanatisme, des passions de domination et de volonté de pérennisation de ce statut, constituent le vrai danger sur lequel sont sacrifiés imprudemment l’intelligence divine dans la création.
Tous « les animaux connaissent ce qui leur est nécessaire, excepté l’homme », affirmait Pline l’Ancien. En tuant les animaux et leurs habitats, en détruisant les terres, en polluant les eaux et les airs, l’HOMME détruit les gardiens de son espèce et se prive d’un espace vital approprié.
Par conséquence, sans préjudice d’une grave décision que la Sainteté peut envisager et ses effets, les hommes pris individuellement, les gouvernements du monde et la société civile devraient se mobiliser pour la protection de l’environnement et en faire un devoir envers son espèce et envers l’ordre naturel.
Alors, qu’en pensez-vous ; de la survie de l’homme sans les écosystèmes.