L’Orateur

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L’Orateur. Au Rite Écossais Ancien Accepté , l’Orateur est le quatrième officier de la Loge. Il siège à l’Orient, à la gauche du Vénérable, face au Secrétaire.

Les fonctions sont doubles : il est le gardien de la Loi et d’autre part il prononce des discours à l’occasion des cérémonies et tire les conclusions des travaux, à la fin de chaque tenue.

Les discours à prononcer lors des cérémonies, à l’occasion des « passages », font partie intégrante du rituel et l’Orateur ne fait que lire.

Il lui est suivant les cas permis d’improviser, sa fonction de Gardien de la Loi lui donne de très grands pouvoirs.

Il peut s’opposer à toute délibération qui serait contraire aux Constitutions ou au règlement général.

Il est le seul officier qui peut faire des observations, pendant la, réunion, au Vénérable.

Dans une discussion, il peut intervenir ‘sans demander la parole, si cette intervention est « dans l’intérêt de la Loi ».

Après chaque discussion et avant de passer au vote, le Vénérable demande’ les conclusions de l’Orateur et celui-ci les donne, sans avoir à les motiver.

La Loge ne peut voter que sur les conclusions de l’Orateur. Le bijou d’Orateur comporte parfois un livre sur lequel est écrit « Loi », ou bien les tables de la loi. Selon le symbolisme Séphirothique, il est « Chochmah » la Sagesse.

Au plan cosmique, il correspond au Soleil. Dans l’Étoile à six branches (le sceau de Salomon), il forme un des deux sommets du triangle  » descendant « qui organise la Loge.

Si l’on représente la Loge par un homme, il est, avec l’Hospitalier, le bras gauche.  En sa qualité de Gardien de la Loi, l’Orateur doit connaître parfaitement les Constitutions et les Règlements de l’Obédience.

L’Obédience est une fédération de Loges et sa vocation est d’ordre administratif : gérer les locaux, gérer la circulation des informations nécessaires aux Loges, mettre à la disposition de celles-ci les services dont elle a besoin.

Des Loges, fédérées ou non, sont toujours des Loges. Lorsqu’elles décident de se constituer en Obédiences, elles constituent des assemblées formées par des Maîtres désignés par elles et chargent ces assemblées de gérer les problèmes communs à toutes les Loges.

Par ailleurs, le Rite est géré par un Conseil, indépendant de l’Obédience. Ces assemblées rédigent des Règlements soumis à l’approbation des Loges et qui, après vote favorable des délégués des Loges, ont force de loi.

Il est utile de disposer de règlements de manière à assurer le bon fonctionnement des Loges et de manière à éviter tout désordre qui pourrait survenir si l’on ne disposait pas de références solides quant aux règles du Métier.

On ne peut se passer de règles écrites et on doit codifier les usages qui ont fait leurs preuves. Néanmoins, il arrive que des règlements émanant de l’obédience soient en contradiction avec les règles du Métier lorsqu’ils restreignent la liberté de la Loge, pour ce qui concerne la nature de ses travaux, le choix des minables, aux trois degrés, la durée des mandats des officiers et d’autres choses de la sorte.

Une Loge maçonnique est libre et souveraine. Elle détient une patente pour la pratique d’un Rite mais, en dehors de cela, n’a pas besoin d’autorisation pour se réunir et pour travailler comme elle l’entend.

Elle peut accepter les visiteurs qui lui plaisent et refuser ceux qui lui déplaisent, en toute liberté.

Elle peut initier qui lui convient et transmettre les trois premiers degrés comme elle l’entend.

Malheureusement, depuis le XVIIe siècle, les Obédiences, d’abord simples émanations des Loges, sont devenues des « puissances », au sens profane du terme, qui confisquent à leur profit l’autorité et le pouvoir dans les domaines qui concernent l’esprit, les idées, l’enseignement lui-même.

A mesure que les Obédiences pontifient en matière d’enseignement, les Loges se réduisent à la fonction de « cellules de base », ce qui n’est pas du tout conforme aux usages du Métier.

La décadence, en matière de Franc-Maçonnerie, se mesure à la puissance de l’obédience qui est inversement proportionnelle à la qualité du travail en Loge.

Que penser de la qualité de l’Enseignement d’une Loge dont le Vénérable demande aux « instances supérieures » de l’Obédience des autorisations à tout propos, remet servilement son maillet aux « Dignitaires » qui lui font l’honneur d’une visite, dont l’Orateur n’est que I’ œil de l’obédience et le garant de la conformité de la pratique avec les règlements imposés, dont les visiteurs, au lieu d’être tuilés selon les règles du Métier, sont admis sur simple présentation d’une carte munie du tampon obligatoire ?

Comment peut travailler une telle Loge : Si elle n’a pas confiance dans les outils dont elle dispose ? Si Elle a le fil à plomb et elle a besoin d’une autorité « supérieure » pour poser une verticale ? Si Elle a le niveau et elle n’est pas capable toute seule d’établir l’horizontale ? Si Elle a l’équerre et le compas et a besoin d’un concours extérieur pour tracer le triangle et l’étoile ? Si Elle dispose du livre de la Loi Sacrée et n’est pas capable de le lire et de l’interpréter elle-même ? Si Elle a tout ce qu’il faut pour progresser dans l’Art, pour construire, pour enseigner, pour juger et que cela ne lui suffit pas ?

Heureusement, la tendance, de nos jours, s’inverse et les Loges apprennent à se servir des outils. Les Francs-Maçons sont de plus en plus exigeants à l’égard des anciens et à l’égard d’eux-mêmes.

L’Obédience, peu à peu, redevient ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, un organisme administratif au service des Loges, rien de plus et rien de moins.

Aussi, l’Orateur, s’il est à la hauteur de sa fonction, se perçoit comme Gardien de la Loi et ne se laisse pas réduire au rôle de serviteur inconditionnel d’un règlement. La Loi, c’est d’abord l’esprit et non la lettre.

Un Maître pose le compas sur l’équerre, donc il « connaît » la primauté de l’esprit et il vit cette connaissance jusque dans ses profondeurs.

L’Orateur est un Maître expérimenté. qui connaît l’Art, l’histoire du Métier, l’histoire de la Franc-Maçonnerie, la nature et la portée de l’initiation.

Il sait juger un texte, le situer dans un contexte, il connaît les règles et les usages, bref, il est, comme le lui montre le symbolisme, la sagesse et le soleil. Pourquoi se réunit-on en Loge si ce n’est pour mettre en œuvre une pédagogie qui favorise l’émergence d’un niveau de conscience supérieur ?

L’Orateur participe à ce travail. Il lui faut donc être, comme les autres Officiers et les autres Frères, un créateur, un incitateur. Le soleil rayonne, de lui viennent chaleur et lumière.

Personne ne peut se ‘prétendre qualifié pour tenir ce poste, mais chaque Maître doit accepter cet office s’il y est porté par ses frères et le seul fait de le tenir l’aide à progresser et à acquérir les qualités nécessaires … s’il le désire vraiment.

 

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