Le Vénérable Maître

VMLe Vénérable Maître, ou Vénérable Maître en Chaire, est le président de là Loge, il est installé sur la Chaire du Roi Salomon.

Les constitutions d’Anderson qui ne connaissent que deux degrés : Apprenti et Compagnon, parlent du « Maître » ou « Maître de Loge ».

Avec le développement du degré de Maître, la confusion devenant possible, l’usage s’est établi de distinguer le « Maître », titulaire des trois degrés et le « Maître de Loge », président de l’Atelier.

Il appartient au Vénérable Maître en Chaire de convoquer la Loge, d’ouvrir les travaux, de procéder aux initiations et de conférer les grades,( à un niveau inférieur à son grade, au dessus seul le Conseil de l’Ordre peut les décerner, ) d’assurer le bon déroulement et l’ordre des tenues, au besoin en retirant la parole et en faisant couvrir le Temple à tout frère contrevenant à l’ordre des travaux ou des principes maçonniques.

Il ne peut être repris en cours de séance par aucun assistant,  sauf par l’Orateur , Il peut, si l’ordre est troublé et son autorité méconnue, suspendre et même lever la séance sans formalité, celle-ci ne pouvant être reprise sous la direction d’un autre membre de la Loge.

Il dirige l’administration de la Loge et, à ce titre, contrôle le travail des autres officiers, signe les tracés, reçoit et règle la correspondance, ordonnance toutes les dépenses autorisées par la Loge.

Il est de droit président de toute commission et chef de toute délégation de la Loge qu’il représente dans les cérémonies et pour les relations extérieures.

Il signe les « planches officielles. » Les pouvoirs du Vénérable sont aujourd’hui encore définis en ces termes. Ils sont analogues à celui du prince dans les sociétés profanes archaïques.

Avec l’évolution des mentalités et le progrès de la conscience, ces pouvoirs ont été progressivement limités dans la durée.

Il est aujourd’hui inconcevable que l’on puisse être Vénérable en Chaire ad vitam. Les pouvoirs du Vénérable sont limités aussi par l’Orateur, gardien de la Loi, qui peut et doit intervenir si la « Loi » est transgressée. Il est à l’Orient et fait face à l’Occident.

Cette position, cosmique » signifie qu’il est symboliquement identifié au soleil levant.  Il « conduit » la lumière en direction des régions obscures.

Il éclaire de même, au plan du temps, il incarne le matin, le commencement, le renouveau. Dans tous les rites, le bijou du Vénérable est l’équerre.

Notons que cette équerre forme avec le sautoir une « Croix de Saint André » qui marque le rayonnement qui doit caractériser cet officier.

Le Vénérable doit représenter l’égrégore de la Loge. L’autorité dont il a été investi est tempérée par la bienveillance qui doit marquer tous ses actes.

Aussi, son rôle est-il à la fois actif et passif, Il doit équilibrer. Il stimule, entraîne, génère l’énergie du groupe et l’entretient ; en même temps, il calme, adoucit, freine les élans d’un zèle pour qu’il ne soit pas maladroit.

L’outil associé à cette fonction est la truelle. C’est l’outil qui intervient lorsque le gros œuvre » de l’édifice est terminé.

Il sert à jeter et à étaler le mortier afin de couvrir les aspérités des pierres et les traces de leur séparation.

Le Vénérable, grâce à son rayonnement, à son expérience et à sa bienveillance, couvre d’amour et de connaissance tout ce qui sépare les frères de la Loge et tout ce qui est inharmonique à l’intérieur de chacun d’eux.

Il est l’alchimiste qui transmute les passions et les aspérités des âmes en amour fraternel.

Cet amour ainsi généré stimule l’esprit et constitue l’atmosphère nécessaire à l’épanouissement de la connaissance.

C’est pourquoi cette fonction est confié à un Maître expérimenté qui a pratiqué plusieurs offices, dont celui de Premier Surveillant. Néanmoins, aucun Maître ne peut prétendre être réellement à la hauteur de cette fonction.

Il lui faudrait pour cela être un initié parfait ! Néanmoins, il n’est possible ni sage d’attendre de mériter ce rôle éminent pour le jouer.

Ce n’est pas possible parce que, si l’on attendait un initié véritable pour occuper la Chaire du roi Salomon, il ne pourrait exister aucune Loge.

Il n’est pas sage non plus d’attendre, car le Maître qui accepte cette fonction est appelé, grâce à elle, à faire des progrès dans l’Art.

C’est en pratiquant des fonctions qui le dépassent que le Maître acquiert, peu à peu, la maîtrise.

Aussi il ne faut pas se dérober à cette tâche, lorsque l’on est invité par ses frères à l’accomplir. Elle fait partie des épreuves à vaincre.

Le Vénéralat, comme toutes les autres responsabilités, sont des étapes sur la voie Royale. Un Maître maçon attend cette fonction avec crainte et l’assume avec joie. Il l’assume avec joie et, après son temps laisse la place avec soulagement !..

.Ainsi se passent les choses, dans une Loge maçonnique. Tous les Maîtres qui ont accompli la fonction de Vénérable se sentent transformés et enrichis par cette expérience difficile et exaltante.

Selon une tradition d’origine opérative, le Vénérable reçoit une transmission ésotérique particulière, au cours d’une cérémonie secrète dite d’installation ».

Les Vénérables et anciens Vénérables ayant vécu la cérémonie ésotérique de l’installation peuvent se réunir en « Conseils de Maîtres Installés » librement et en dehors de toute structure obédientielle.

Ce rite se pratique systématiquement dans la maçonnerie anglaise.

En France, il est demeuré longtemps en désuétude, mais il tend aujourd’hui à se généraliser.

Le Rite Écossais Ancien Accepté le pratiquent systématiquement. Ces rites, en effet, se veulent traditionnels et « symbolistes » et de ce fait, sont sensibles à la « qualification » du Vénérable et à la nécessité d’un Enseignement réservé à cette fonction.

En 1834, le terme de « Vénérable Maître d’honneur » est considéré comme une nouveauté, mais ne requiert aucun élément traditionnel. De nombreuses Loges françaises pratiquent cette solution qui est réglementaire mais non initiatique.

 

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