Le Secrétaire, au Rite Écossais Ancien Accepté, siège à l’Orient, à la droite du Vénérable et face à l’orateur. Sa fonction tient entièrement dans cette formule : Il est la Mémoire de la Loge.
Pendant les réunions, il prend l’esquisse des travaux et à partir de cette esquisse (brouillon), il dresse la planche dont il donne lecture à l’Atelier à la tenue suivante. Le procès-verbal est adopté par la Loge après avis de l’Orateur et est signé par le Vénérable, l’Orateur et le Secrétaire.
Le Registre de ces délibérations donne le « Livre d’Architecture ». Le Secrétaire tient également un registre matricule des membres de la Loge par ordre d’admission.
Il est chargé également de la correspondance administrative avec l’obédience et de la distribution des convocations masculin et la lune, le principe féminin.
Si, dans les langues latines, le soleil est masculin et la lune féminine, c’est le contraire qui est vrai en langue allemande et dans les langues germaniques. En hébreu et en égyptien ancien, les deux sont masculins.
Par ailleurs, justifier une « idéologie » patriarcale avec un tel commentaire est malhonnête, car, d’une part, l’association des genres masculin et féminin aux choses n’est pas universelle et d’autre part, l’idéologie patriarcale est, elle aussi, contingente et ne repose sur aucune « valeur » fondamentale dont on pourrait dire qu’elle est éternelle et universelle.
Par contre, ce qui est universel dans le symbolisme de la lune, c’est qu’elle est associée aux rythmes biologiques et au temps vivant qui passe.
Nous ne nous sommes pas étendus sur le symbolisme du soleil, car celui-ci est beaucoup plus évident.
Tous les hommes l’associent d’instinct à la chaleur, à la lumière, au rayonnement, à la fécondité.
Pour ce qui concerne la lune, il faut chercher un peu plus et il se trouve qu’en cherchant, on découvre ce que doit être, du même coup, le rôle du secrétaire dans la Loge.
La lune est l’astre qui croît, décroît, disparaît et réapparaît, chaque jour différemment.
Son éternel retour à ses formes initiales, au cours d’une métamorphose incessante, en fait l’astre des rythmes de la vie. Mircea Eliade, dans son « Traité d’histoire des religions » constate que « les synthèses mentales rendues possibles par la révélation du rythme lunaire mettent en correspondance et unifient les réalités hétérogènes leurs symétries de structures et de leurs analogies de fonctionnement n’auraient pu être découvertes si l’homme primitif n’avait intuitivement perçu la loi de variation périodique.
Par ailleurs, de nombreuses mythologies font de la lune le séjour réservé, après la mort, à des privilégiés : souverains, héros, magiciens, initiés. La lune est l’astre de la nuit..
Elle évoque la lumière dans les ténèbres et, de là, la connaissance indirecte. Elle est la transformation et évoque la croissance.
De même les « tracés » du secrétaire sont inégaux en grosseur et en densité, selon la nature et le contenu des réunions. Ils sont à chaque fois différents et reviennent toujours à des formes initiales. Ils marquent le rythme et découpent le temps. Ils sont consultés en dehors des réunions, figurent dans des archives et dans des bibliothèques. Ils sont destinés à laisser des traces des travaux dans le monde profane et à ce titre, ils sont, comme la lune, la connaissance indirecte et la lumière dans les ténèbres.
Le maître expérimenté qui remplit la fonction de secrétaire doit tenir compte du fait que ses tracés serviront aux historiens futurs et constituent par conséquent des documents.
Lorsque nous voulons étudier la vie des Loges dans le passé, les « tracés » sont des documents précieux, voire les seuls.
Selon le style, nous savons déjà si les Loges respectaient le rituel et étaient intéressées par les symboles ou non.
Les premières phrases rituelles du tracé nous éclairent sur ce point. Puis viennent les compte – rendus des travaux : Là se pose le problème du résumé : La reproduction in extenso de la planche n’est pas une bonne chose parce que sa lecture alourdit trop la tenue suivante, au cours de laquelle le tracé doit être lu. Il appartient au Secrétaire de résumer les idées forces de la planche, en dix ou quinze lignes.
Il est bon aussi, pour ceux qui liront plus tard, de noter scrupuleusement les interventions et les noms des intervenants, en les résumant en quelques mots.
Ainsi, l’histoire de la Loge est vivante.
Les Frères réfléchissent plus et mieux lorsque, en demandant la parole, ils savent que ce qu’ils vont dire sera tracé et lu à la prochaine tenue.
Bien sûr, il convient de mentionner aussi les vœux et salutations des visiteurs, mais sans citer in extenso, puis enfin, les conclusions de l’Orateur.
La lecture du dernier tracé prend, selon les cas, de cinq à six minutes à un quart d’heure.
Il est mauvais qu’il soit trop court et il est mauvais qu’il atteigne le quart d’heure. Le moment de la lecture du tracé des derniers travaux est utile : il permet le retour sur soi-même et participe, autant que le rituel, à une » mise en condition » profitable à la qualité de ce qui se passe ensuite.
Par conséquent, le secrétaire ne doit pas effectuer un travail servile de consignation.
Il doit être créatif, imaginatif, intelligent. Il a le sens de la synthèse. Il trouve le mot qui résume une pensée sans dénaturer celle-ci. Il pèse, il jauge, il mesure. Il est doué de l’Esprit de géométrie.
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